Le choix de ce sujet dans un mémoire de Master d'architecture
Le cinéma et l’architecture possèdent de nombreux points en commun. L’architecture trouve des analogies avec le cinéma dans son essence telles que : le plan, la séquence, la profondeur (de champ), le mouvement et la lumière. Les réalisateurs parviennent à concevoir l’enchaînement des plans et la construction de la mise en scène comme on penserait un projet architectural. Conscients du vocabulaire partagé entre l’architecture et le film, ils utilisent des indices spatiaux qui ont tendance à échapper à notre attention mais qui sont néanmoins perceptibles par le regard sensible de l’architecte. Le cinéma a beaucoup emprunté au vocabulaire architectural pour se définir. Le cinéaste russe Sergueï Eisenstein, qui a suivi des études d’ingénierie et d’architecture, insiste sur le fait que l’architecture est l’ancêtre du cinéma. Plus que des comparaisons architecturales dans l’oeuvre cinématographique, ce sont des comparaisons cinématographiques que l’on retrouve actuellement dans l’architecture. L’architecte et le réalisateur créent des choses qui provoquent une interrelation entre l’image et le temps. «Il semblerait que le citadin reçoive l’architecture sur un incessant travelling, que tout bâtiment, voire la ville entière, se visite comme l’on visionnerait un film, ses plans, ses séquences.»
Le choix de ce sujet est particulièrement personnel puisque je porte un intérêt conséquent à propos des œuvres de David Lynch. L’architecture, dépeinte dans les films du cinéaste, occupe une place capitale. En outre, elle apporte une clé à la lecture qui permet une meilleure compréhension de l’œuvre cinématographique.
C’est cette intrusion de l’architecture dans le cinéma que nous allons analyser dans l’étude qui suit. Ce travail est amené à se poursuivre ultérieurement car je souhaiterai aborder la question de l’intrusion du cinéma dans l’architecture en prenant l’exemple du Silencio. En effet j’ai pu visiter en Septembre 2015, ce club parisien, fondé en 2011 par le cinéaste qui s’inspire de l’un de ses derniers films : Mulholland Drive.
Par conséquent, le travail de Lynch m’a beaucoup apporté dans mes études d’architecture, il a nourrit ma réflexion et a fait appel à d’autres domaines avec lesquels j’ai pu être en contact lors de mon cursus étudiant.
Par ailleurs, j’ai choisi d’accorder de l’importance à la production graphique dans ce mémoire car l’outil de vulgarisation, tel que le dessin, permet de toucher un public plus large. A mon sens, cette technique personnelle et sensible, est destinée à tout type de lecteur dans la mesure où il n’est pas question de s’adresser uniquement à des personnes averties et initiées au domaine de l’architecture. C’est une manière de transmettre et de faire connaître ce travail d’étude d’une autre façon que l’écriture, en étant précis et compréhensible par le plus grand nombre.